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Zéro Gaspillage Alimentaire

Partageons toutes les bonnes idées, astuces et recettes, de France et d'ailleurs, pour venir à bout du gaspillage alimentaire

L'ayatollah des restes et les poules - ou la vie (presque) sans gaspillage d'une famille en région parisienne

L'ayatollah des restes et les poules - ou la vie (presque) sans gaspillage d'une famille en région parisienne

Focus sur la gestion des restes dans une famille avec deux enfants de 4 et 2 ans

Dans la première année de leur vie commune, le jeune couple gère les repas comme la plupart des jeunes professionnels parisiens: au jour le jour, en improvisant, entre les dîners avec les copains, un saut chez le traiteur ou une soirée pizza. Avec un frigo généralement vide, et de ce fait quasiment pas de restes.

A la venue des enfants, la vie de Lili-Jane et Mathias bascule.

Déménagement en banlieue, adaptation du quotidien à la vie de famille avec deux enfants en bas âge. Un mode de vie plus structuré, avec l’achat de produits de qualité, la préparation de vrais repas qui sont pris à table.

Après la naissance des enfants, quel type de produits achetez-vous ?

Lili-Jane : « On achète le plus souvent bio, dans le supermarché au coin de la rue, et on consacre un budget non négligeable au poste Alimentation. Je tiens à ce que les enfants soient éduqués au goût. Un bon repas est une priorité, et même d’une certaine manière, une forme de récompense pour nous dans notre quotidien chargé. On aime se faire plaisir, avec une crème glacée artisanale en fin de repas, par exemple ».

Paradoxalement, alors que leur mode de vie s’est structuré, les restes ont fait leur apparition dans le frigo. Mathias, sensibilisé à la question du gaspillage alimentaire dans le cadre de son travail (il travaille dans l’industrie agroalimentaire), s’est autoproclamé « ayatollah des restes» au sein de la petite famille.

Un « ayatollah des restes», ça veut dire quoi, concrètement ?

Mathias : «C’est mon côté maniaque. Je ne supporte vraiment pas jeter de la nourriture. Je vérifie en permanence ce qu’il y a dans le frigidaire, je ne me fie pas à la date limite de consommation indiquée sur les produits, car les produits sont en général bons longtemps après celle-ci. J’utilise plutôt mon odorat. Je raisonne aussi en « degré de désirabilité ». Celui-ci décroit assez rapidement pour les aliments entamés qui ont atterri au frigidaire. J’essaie donc d’intervenir avant que le degré de désirabilité ne soit trop bas, pour sauver ce qui peut l’être. »

Son secret pour disparaître les restes: les enfants !

« Mes parents avaient des poules, et tout ce qui n’était pas consommé était donné aux poules. Aujourd’hui, les poules, ce sont mes enfants » avoue Mathias en riant. Il s’en explique :

«Les restes, chez nous, ce sont souvent des pâtes ou du riz, car on a tendance à en faire cuire avant même d’avoir vérifié s’il en reste au frigo. Je constate que lorsque nous, les adultes, regardons les restes avec un manque d’envie évident, les enfants sont ravis de pouvoir les finir. Ils aiment ce qui est simple, et la répétition d’un plat sur plusieurs jours n’est pas un problème pour eux, alors que Lili-Jane et moi avons envie de varier les menus tous les jours. Alors, je rattrape souvent un plat de pâtes, en ajoutant une cuillère de crème fraîche, et les gamins sont ravis ».

Lili-Jane intervient : « Je veille tout de même à l’équilibre alimentaire des enfants.

Bien sûr, j’aimerais pouvoir faire des yaourts maison ou faire un bouillon à partir d’une carcasse de volaille, mais je suis réaliste, je n’en ai pas le temps, et franchement, je ne crois pas que ce soit vraiment dans mon tempérament. Le compostage, si. On a déjà réservé un bac à la mairie ».

En revanche, lors d’un séjour chez une amie à Montréal, elle a été inspirée par sa façon de gérer les provisions du frigo : « Elle avait cet énorme frigidaire, à l’américaine. Il était super organisé, avec des boîtes Tupperware, des sacs plastiques avec des légumes prédécoupés qu’elle utilisait soit en crudités avec une petite sauce maison, soit dans la cuisine. Ca, c’est quelque chose que j’aimerais bien réaliser chez nous.».

On l’aura compris : dans cette sympathique famille, ce ne sont pas les goûts des enfants qui posent problème, mais plutôt l’envie de diversité et la sensibilité des adultes au « degré de désirabilité » des restes. Le gentil ayatollah a de bonnes idées : vérifier souvent le contenu du frigidaire, utiliser son nez pour vérifier la fraîcheur des aliments, servir les restes aux enfants en les enrichissant un peu.

Et, il y a des leviers déjà identifiés pour améliorer la gestion des restes dans la famille : vérifier ce qu’il y a dans le frigo avant de lancer la confection du repas, revoir les quantités de pâtes et de riz à cuire à la baisse, utiliser des récipients transparents de taille différente pour organiser le frigidaire, et préparer les légumes pour qu’ils puissent consommés ou utilisés rapidement et facilement.

Il leur manque peut-être simplement quelques petites recettes pour accomoder les restes de pâtes ou de riz et en améliorer leur « degré de désirabilité » (merci pour l’expression, Mathias !)

Croquettes de riz au jambon

Mélangez un reste de riz, un peu collant, avec des dés de jambon, quelques cuillères de farine, du fromage râpé et une pincée de sel.

Formez ensuite des petites boulettes, retournez-les du blanc d’oeuf et de la chapelure. Faites frire dans de l’huile et égouttez-les avant de servir.

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